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Révolte du papier timbré
Direction de la révolte
Une révolte à deux visages prend le pas au rythme du tocsin sonné par les révoltés. Ils rendent avec force les coûts et exactions reçus des seigneurs mais ils écrivent aussi des « codes paysans » précurseurs des cahiers de doléances de la révolution de 1789. La revendication des paysans, tout autant antifiscale que politique, est exprimée par huit textes appelés Codes paysans ou « code pesovat » (ar pezh zo vat, ce qui est bon) qui montrent une volonté législative et réformatrice du mouvement des Bonnets rouges. Parmi les revendications ont notes :
A l’origine, la crise économique de 1671 est de plus en plus difficile à supporter par les paysans dont les seigneurs exigent durement leurs droits en nature, en travail et en argent. La révolte en centre Bretagne va trouver un chef dans un notaire issu des classes populaires : Sébastien Le Balp. Sébastien Le Balp sut organiser une armée bretonne de 6000 hommes - Bonnets rouges , mais 30 000 autres volontaires bretons le suivent sans avoir d’armes. (Le nom de Bonnets rouges est lié au bonnet que les insurgés du Poher (Finistère centre) choisissent comme signe de ralliement, ceux du pays bigouden avaient un bonnet bleu. On pourrait parler de révolte des Bonnets rouges et bleus mais le rouge sied mieux à l’image de révolte sans doute…). Un des bourgeois de Carhaix témoigne que Sébastien Le Balp s'était "acquis une telle réputation parmi les paysans révoltés [...] qu'il s'était fait passer pour le chef, que lesdits révoltés suivaient entièrement ses ordres pour sonner les tocsins, pour s'attrouper et s'assembler où il voulait[...]" Avant les campagnes, le 3 avril 1675, les villes de Bretagne sont secouées par de violentes émeutes. Des troubles ont éclaté à Saint-Malo et Lamballe. A Guingamp et à Nantes, on a exécuté des meneurs. Le 18 avril 1675, à Rennes, les bureaux pour la distribution du tabac, de la marque de l'étain, du papier timbré et du domaine sont pillés, la foule défile dans la rue en criant « Vive le Roi sans gabelle et sans édits ». Le gouverneur de Bretagne, le duc de Chaulnes, est pratiquement assiégé dans son hôtel de Rennes. Le 9 juin 1675, à Châteaulin, des paysans en armes s’en prennent au marquis de La Coste, lieutenant du roi pour la Basse Bretagne, venu maintenir l’ordre et faire exécuter les nouveaux édits sur le tabac et le papier timbré qui servait à rédiger les actes notariés. Dans trente paroisses des alentours le tocsin retentit pour appeler à la rébellion. Le samedi 6 juillet, un groupe de paysans et d’artisans conduits par Sébastien Le Balp, attaque et pille la résidence de Claude Sauvan, fermier des devoirs à Carhaix (collecteur d’impôts). Au cours de l’expédition, un commis est tué, les bureaux sont dévastés, des tonneaux sont défoncés, la vaisselle, les meubles et la recette sont emportés, puis la maison incendiée. De Gonville, commissaire des guerres, écrit à Louvois, ministre des armées : "Il n'y a, Monseigneur, nulle sûreté par la campagne, il n'y a que les plus proches de Brest où le calme est". Le duc de Chaulnes, en attendant les renforts, quitte Rennes et se réfugie à Port Louis (56). Le 11 juillet 1675, ils sont près de 6000 insurgés dans la région de Saint-Hernin et Kergloff à prendre d’assaut et bruler le château du Seigneur Toussaint de Trévigy, connu pour sa dureté contre les paysans | ||||
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